Les collines se souviennent

Oscar Gasana
Les collines se souviennent
Les rescapés de Bisesero racontent leur résistance, deux décennies après le génocide des Tutsi du Rwanda
Préface de Vern Redekop
Professeur émérite, Université Saint-Paul
ISBN : 979-10-93440-13-2
EAN : 9791093440132
Les collines se souviennent
×Table des matières
Cartes 9
Préface 11
Remerciements 17
Chapitre 1. Préliminaires 23
Chapitre 2. Le Rwanda face à l’innommable 33
Chapitre 3. La longue agonie de Bisesero 45
3.1 La France et le génocide des Tutsi :
des opérations à buts douteux 53
3.1.1 Bisesero, un symbole 68
3.1.2 La théorie ancrée : une approche porteuse en matière de recherche sociale 70
Chapitre 4. Aperçu des principaux concepts 75
4.1 Ethnie 77
4.2 Conflit ethnique 81
4.3 Génocide 85
4.4 Résistance 99
4.4.1 Pourquoi étudier la résistance au génocide ? 99
4.4.2 La résistance partout et sous toutes ses formes 102
4.4.3 La résistance au génocide 106
4.4.4 La motivation derrière la résistance 118
4.4.5 La résistance comme processus 121
4.4.6 La place des émotions dans la résistance 125
4.4.7 La résistance des victimes 128
4.4.8 La résistance des Hutu au génocide des Tutsi 132
4.4.9 La résistance de Giti 138
4.4.10 Histoire, mémoire et oubli :
des liens et des différences 145
Chapitre 5. Profil des résistants de Bisesero 157
5.1 Devoir de raconter, responsabilité d’écouter 163
Chapitre 6. Catégories conceptuelles 169
6.1 Facteurs motivant la résistance 171
6.1.1 Leadership/Commandement 171
6.1.2 La conviction 181
6.1.3 L’instinct de survie 183
6.1.4 La famille 187
6.1.5 La tradition 194
6.1.6 L’injustice 196
6.1.7 La collectivité 200
6.1.8 Les rituels de résistance 204
6.1.9 Interactions parents-enfants 206
6.1.10 Les récits de résistance 209
6.1.11 Espoir d’intervention 211
6.1.12 La dignité dans l’adversité 215
6.1.13 La persécution pré-génocidaire 224
6.2 Échanges entre acteurs 227
6.2.1 Interactions entre les combattants
et le reste de la communauté 227
6.2.2 Interactions entre combattants 229
6.2.3 Interaction intracommunautaire 230
6.2.4 Interactions entre résistants et assaillants 232
6.3 Stratégies de résistance 235
6.3.1 Tactiques de combat 235
6.3.2 Partage des tâches 239
6.3.3 Adaptation aux situations
sans cesse changeantes 240
6.3.4 La cohésion 243
6.4 Retombées de la résistance 245
6.4.1 Pertes de vies humaines 245
6.4.2 Handicaps physiques 249
6.4.3 Handicaps psychologiques 250
6.4.4 Handicaps sociaux 253
6.4.5 Méfiance sociale 259
6.5 Pensées des résistants à leur expérience 263
6.5.1 Sentiment d’ambivalence 263
6.5.2 Incompréhension 265
6.5.3 Absence de regret 268
6.5.4 L’enfant-espoir 271
6.5.5 Mythification spatiale 273
6.5.6 Mythification humaine 275
6.5.7 Mythification temporelle 277
Chapitre 7. Typologie de la parole du résistant 283
7.1 La parole qui témoigne 285
7.2 La parole comme reflet du discours socio-politique en constante évolution 293
7.3 La parole comme ingrédient de la mémoire 299
7.4 La parole qui affirme la dignité humaine 303
7.5 La parole qui amalgame le vu, l’entendu et le vécu 305
7.6 La parole qui questionne 307
7.7 La parole qui revendique 309
7.8 La parole qui oscille entre espérance et désespoir 313
Chapitre 8. La violence humaine en sociologie 315
8.1 La sociologie de résistance contre la violence 321
8.1.1 La résistance au génocide dans le contexte
de la Deuxième Guerre mondiale 321
8.1.2 Bisesero : une sociologie de la résistance
à caractère communautaire 325
8.1.3 L’action collective contre la violence 334
8.1.4 La subjectivité de l’expérience humaine 347
8.1.5 La dynamique Soi-Autre 352
8.1.6 Les besoins identitaires humains
selon Redekop 358
8.1.7 L’approche fondée sur les capacités
chez Nussbaum 366
8.1.8 La sociologie des raisons : le modèle de Tilly 377
Conclusion 391
Bibliographie 399
Les collines se souviennent
×Extrait de la préface
« Ce livre a le mérite non seulement de placer l’auteur face aux rescapés d’une horreur indicible, en vue de comprendre les motivations, les stratégies et les interactions relativement à leur action résistante, mais également, et surtout, de réfléchir après coup sur cette expérience, ses formes, ses défis et son incidence sur la société présente et les générations futures.
Dans une société post-génocide profondément marquée par la trahison des compatriotes et de la communauté internationale, la résistance telle qu’elle est décrite par les rescapés constitue une expérience fondatrice dans la construction d’une société plus juste et plus inclusive au Rwanda. Les divers sacrifices consentis par les résistants, tous âges et toutes catégories sociales confondues, à Bisesero comme dans les autres régions du pays, constituent un patrimoine précieux, non seulement pour le Rwanda, mais pour l’humanité entière.
Ce patrimoine pose les bases de ce que j’appelle les structures mimétiques de la bienveillance, dans la mesure où les jeunes générations et celles qui les suivront, s’inspireront et imiteront cette bravoure incroyable, ce dépassement de soi inimaginable, qui porte l’humain à poser un acte plus grand que lui-même, jusqu’au sacrifice suprême, afin d’empêcher le triomphe de la haine.
La diversité des formes de résistance atteste du fait que chacun de nous peut choisir la forme dans laquelle il inscrira son action résistante, y compris l’absence d’action, qui n’en est pas moins une forme de résistance. C’est ce que suggère le concept d’agence. Chaque individu exerce son agence dans le choix de la forme d’action ou de non action. Ce faisant, il restaure sa subjectivité en tant qu’acteur conscient de son agence morale, et s’inscrit ainsi en faux contre l’objectivation caractéristique de la victimisation. »
—Vern Redekop
Professeur émérite, Université Saint-Paul
Les rescapés de Bisesero racontent leur résistance, deux décennies après le génocide des Tutsi du Rwanda
- 19,00 EUR